Plongez dans le monde caché du Paris du XVIIIème siècle, où les nobles ont honte d'avouer qu'ils sont plus débauchés que les putains enfermées à la Salpêtrière. Plus précisément, ce roman conte la tumultueuse vie amoureuse de Mlle Sapho. Malgré ses mœurs douteuses, il est difficile de ne pas s'attacher à ce personnage doux et coquin, qui a connu des événements que beaucoup n'auront jamais l'occasion de vivre à un âge où on commence à peine à s'intéresser aux choses de l'amour. De mon point de vue et de nos jours, cette histoire a plus vocation à être historique qu'érotique. J'ai néanmoins conscience que pour l'époque, parler ainsi de sexe était déjà un acte osé.
Outre le fond, la forme en elle-même est intéressante car le récit est divisé en trois lettres, dans lesquelles milord All'Eye relate à milord All'Ear ce que Mlle Sapho lui a conté. De plus, entre la première et la seconde lettre, on trouve un texte dénommé "Apologie de la Secte Anandryne", qui explique en détail comment les femmes nobles de cette époque se réunissaient entre elles sous un prétexte religieux pour s'adonner à des orgies.
Je recommande ce court roman si vous êtes passionné(e) de littérature, que vous aimez le vieux français, ou bien êtes simplement curieux(se). Cependant, si comme moi vous n'êtes pas habitué(e) de ce langage, je vous suggère de garder un dictionnaire sous le coude. Ça vous servira à coup sûr !
Je terminerais en citant les dernières lignes de l'avant-propos : Lorsque Napoléon, encore chaste, découvre Confession d'une jeune fille, il note sur son exemplaire du roman les mots qu'il ne connaissait pas : "secte des anandrynes ou tribades. Clitoris".