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  • Writer's pictureAudrey Gripping

La trente-cinquième

Updated: Oct 24, 2021

Voilà une histoire qui m’a donné du fil à retordre. Si ma première nouvelle publiée ne m’a demandé qu’une semaine de travail, celle-ci, en revanche, m’a pris près de quatre mois. Quatre longs mois de galère, de cerveau en ébullition et de baisse de motivation, voir même de découragement. J’ai dû sortir de ma zone de confort et ce n’est pas si facile que ça à faire. L’horreur, je n’en avais jamais écrit. Je suis plutôt fleur bleue, j’aime les jolies histoires d’amour et les Disney.



Alors pourquoi toute cette hémoglobine ?


L’idée m’ait venue en lisant le sixième numéro du Carré d’Ass. Un recueil de quatre nouvelles sur le thème d’Halloween et trois histoires de vampires ? Toutes très bien écrites et intéressantes, je ne dis pas le contraire. Mais j’avoue avoir espéré plus d’originalité et de diversité. Alors, quand j’ai su que la maison d’édition lançait un appel à texte sur le thème des monstres, j’ai décidé de me jeter à l’eau. D’autant qu’une idée bien précise avait germé dans ma tête.


Si vous avez lu mes chroniques, vous avez dû constater que j’ai développé un récent intérêt pour quelques récits, disons… glauques (si on reste politiquement correcte) et mes proches me connaissent assez pour savoir que je suis une grande fan de la série Esprits Criminels.

Ce que peu de gens savent, en revanche, c’est qu’on m’a un jour raconté une histoire d’horreur, un conte oral, et qu’il ne m’ait jamais totalement sorti de l’esprit (les curieux pourront le trouver à la fin de ce post ;D).


Tout ceci combiné m’a permis d’imaginer cette nouvelle. Une fois les idées trouvées, mettre en scène de le côté horrifique a été plutôt facile. Le plus dur a été d’y allier de l’érotisme (point non négociable pour les Éditions Explicites), et de faire en sorte que tout colle. La psychologie des personnages a également été très compliquée à développer car je suis l’exacte opposé des protagonistes. C’est pourquoi réussir à me mettre dans leur tête a été un véritable défi.

Cela se ressent d’ailleurs et, quelques mois après l’avoir fini, j’ai pris conscience que certains points sont plutôt bancals, comme la personnalité du personnage principal que je trouve incohérente. Cependant ce récit à pour but le divertissement, et j’essaie de garder à l’esprit qu’aucune histoire n’est parfaite, pas même les scénarios des meilleurs films ou les romans des plus grands auteurs.


De plus, mes bêta-lecteurs ont balayé mes doutes : belle-maman a été incapable de se focaliser sur les fautes car « trop horrible », mon conjoint ne voulait plus que je dorme avec lui, l’une de mes amies a confirmé que j’avais maîtrisé l’horreur et une autre a qualifié le récit de « glauqui-hot » !

Il semblerait que le défi soit remporté, et c’est tout ce que compte !


Intrigués ? Envie de lire cette nouvelles publiée dans Le Carré d'Ass n°9 ? Le recueil est disponible sur Kobo, Amazon, et dans l'abonnement Kindle !

* * *


Comme promis, voici le conte oral qui à inspiré cette nouvelle :


Il fait nuit, le vent souffle dehors. La tempête approche et les volets fermés ne laissent filtrer aucune lumière.

Elle a un peu peur, alors elle laisse son bras tomber au sol.

-- Médor ? T'es là mon chien ?

Elle sent que l'animal lui lèche la main, couché sous son lit, comme tous les soirs. Rassurée, elle se retourne et tente de s'endormir.


Plic. Plic. Plic.


Elle préférerait ne pas avoir à sortir de son lit, mais ce bruit de goutte-à-goutte est aussi agaçant qu'inquiétant. Pour se donner du courage, elle repose sa main au sol et se lève après avoir sentit la langue de son chien chatouiller sa paume.

-- Ne bouge pas, Médor. Je reviens.

Sans allumer la lumière, elle se dirige vers la salle de bain et ferme le robinet du lavabo. Puis elle se dépêche de regagner ses couvertures pour trouver le sommeil.


Plic. Ploc. Plic. Plic.


-- J'ai pourtant bien fermé ce satané robinet... murmure-t-elle en touchant le parquet froid.

Médor la lèche de nouveau et, dans le doute, elle prend la direction de la cuisine. Comme elle n'a aucune envie d'être aveuglée par les néons criards, elle avance à tâtons dans l'obscurité.

Après avoir vérifié le mitigeur de l'évier, elle traverse la maison à toute allure pour retrouver la sécurité de sa chambre.

Cachée sous sa couette, elle essuie ses mains moites de frayeur sur son pyjama et prend le temps de se calmer. Les minutes passent et tout est noir. Le silence règne enfin. Morphée approche doucement.


Plic. Plic. Plic.


Elle ouvre de grands yeux apeurés.

-- Il n'y a pas d'autre robinet...

Elle n'a aucune envie de mettre un pied hors du matelas, ni de découvrir la provenance du son. Néanmoins, entre ce bruit et son myocarde qui pulse de terreur à ses oreilles, impossible de dormir.

Elle tergiverse un long moment avant d'en conclure qu'elle n'a d'autre choix que d'aller voir.

Pour la quatrième fois, elle laisse son chien enduire ses doigts de bave et avance ensuite à pas feutrés, le corps tendus et la respiration haletante. D'une oreille, elle tente de trouver l'origine de son insomnie.

-- Le salon ? s'étonne-t-elle.

Elle progresse lentement, un pas après l'autre, cherche le bouton et enfin, allume l'ampoule.

Il lui faut une seconde pour comprendre que le spectacle auquel elle assiste est tout à fait réel. Passée la surprise, elle hurle d'horreur.

Pendu au plafonnier, le sang de son chien éventré s'écrase avec une intolérable régularité sur le carrelage blanc.

Pétrifiée, les larmes dévalent ses joues et son cri semble ne plus finir tandis que dans la chambre, l'homme sort de sous le lit. Sur son visage maculé d'hémoglobine s'étire un sourire carnassier.


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